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juillet 2001  
Défense du peuple palestinien!

Pour une république ouvrière arabe-hébraïque 
au sein d’une fédération socialiste du Proche-Orient


 
version abrégée de l’article en anglais publié dans The Internationalist No. 11, été 2001

Derrière les bavardages sur d’inexistants cessez-le-feu, les voyages éclairs de hauts émissaires américains au Proche-Orient et les appels à « écarter » (assassiner) Yasser Arafat, se cache la préparation systématique par les dirigeants sionistes d’une attaque d’envergure contre l’Autorité palestinienne (AP) d’Arafat. Après l’éclatement de la seconde intifada (soulèvement) en septembre 2000, les dirigeants israéliens de tous les partis ont conclu qu’il n’y avait aucune raison de maintenir la fiction de l’autonomie palestinienne. Si le « processus de paix » d’Oslo est mort, beaucoup de gens posent la question : Qu’est-ce qui va le remplacer ? La réponse est : la guerre, plus exactement une guerre d’expansion pour démembrer les « Territoires », annexer une fois pour toutes de grandes parties de la « Judée » et de la « Samarie » et démanteler l’AP, dont l’utilité pour les sionistes a vécu.

Pour  mener à bien cette offensive en faveur d’un « Grand Israël », ces dirigeants ont fait élire le criminel de guerre Sharon, le général dont la spécialité est de mettre devant les « faits accomplis ». Ce « roi Arik », comme ses partisans l’appellent, n’a pas été mis en place pour négocier quoi que ce soit. Les attaques contre la population arabe s’intensifient ; les Forces de «défense » israéliennes assiègent chaque ville et chaque bourg palestiniens, les encerclant avec des barbelés et des chars. Les colons fascisants déchaînent les assauts contre les Palestiniens et établissent des « postes avancés » sur les collines de Cisjordanie. Le « bloc de paix » sioniste a fondu dans l’insignifiance, et les cris bellicistes du cabinet Sharon (dans lequel se retrouvent presque tous les partis) deviennent de plus en plus bruyants. La presse israélienne abonde en références sur une « deuxième guerre d’indépendance », en partie pour affermir la loyauté des immigrés russes qui n’ont pas vécu la première guerre de 1948. 

Le chef des services secrets de l’armée, le général Malka, et d’autres hauts fonctionnaires expliquent ouvertement qu’ils ont Arafat dans le collimateur. Le président de l’AP « a rempli sa mission historique », dit le ministre de la Défense « travailliste » Ben-Eliezer. Dans le même numéro du quotidien Ha’aretz du 8 juin, le journaliste Doron Rosenblum écrit : « La vérité c’est que tous sont d’accord ici qu’une attaque terroriste massive perpétrée par un seul individu – à l’échelle du massacre du Dolphi-Disco – constitue une cause presque automatique pour mettre en marche des unités de blindés et d’infanterie et pour lancer les forces aériennes à la conquête du territoire : en somme, une guerre qui pourrait devenir une conflagration régionale générale. »

Il n’y a pas que les réactionnaires du cabinet Sharon qui appellent bruyamment à « lâcher la bride » aux militaires. Après un attentat-suicide, le 1er juin, la soi-disant « colombe » du Parti « travailliste », Shimon Peres, a approuvé le bombardement des bâtiments de l’AP par les chasseurs F-16 livrés par les USA. Washington a envoyé précipitamment le chef de la CIA Tenet et le ministre des Affaires étrangères Colin Powell pour calmer le jeu. Mais le cessez-le-feu qu’ils ont négocié a duré le temps du vol retour de Powell, le 30 juin. Le jour suivant, des soldats israéliens ont abattu deux dirigeants du groupe islamiste Hamas dans le but de torpiller le cessez-le-feu.

La question des colons en Cisjordanie est une question clé. Israël, l’AP et l’administration Bush ont tous approuvé un rapport du sénateur US Mitchell qui propose de geler la construction de nouvelles colonies dans le but d’arrêter les manifestations palestiniennes. Mais Sharon s’est moqué même de  cette proposition bidon en autorisant 700 unités de nouveaux logements en Cisjordanie, en plus des 6000 déjà en construction.

Les colons doivent être chassés de Cisjordanie par des actions combatives de la population palestinienne opprimée. De telles actions pourraient rencontrer un soutien considérable parmi les travailleurs hébraïques. Beaucoup d’entre eux méprisent ces fanatiques religieux et terroristes racistes qui brandissent des mitraillettes Uzi. Pour beaucoup d’Israéliens, les colons représentent un avenir de forteresse assiégée et de guerres sans fin avec les pays voisins et les populations soumises. Il n’y a pas eu de manifestations de sympathie quand Benjamin Kahane, le dirigeant du groupe fasciste Kach, fut tué en Cisjordanie. Bon débarras, se disaient beaucoup de gens – et avec raison.

Les groupes terroristes sionistes se développent et bénéficient du soutien tacite, et parfois même de la participation directe de l’Etat. Les groupes fascistes sont composés de réservistes ; ils reçoivent un entraînement et des armes de la police et l’armée. A la suite de l’attentat du Dolphi-Disco en juin, un de leurs partisans a bien exprimé leur mentalité hitlérienne en disant : « Les terroristes doivent être détruits, tout comme les nazis ont détruit les Juifs. »

Femme de Gaza devant les restes de sa maison détruite par les tanques israéliens. (Photo: Reuters)

Cet attentat à la bombe a fauché de façon indiscriminée de jeunes Israéliens qui fréquentaient cette boîte. Cela exprime la perspective des intégristes islamiques ; pour eux, n’importe quel Juif est une cible militaire et un ennemi qui doit être chassé de Palestine. Les nationalistes palestiniens laïcs ont aussi commis des attentats à la bombe indiscriminés, et un grand pourcentage de la population arabe, poussée au désespoir par l’occupation israélienne, approuve les « actes de martyre ». De tels actes contre les cibles civiles ne font qu’aider la campagne des dirigeants israéliens pour cimenter une « unité nationale » sioniste monolithique. Il faut gagner les ouvriers israéliens, aussi bien les hébraïques que les arabes, à la défense du peuple palestinien et chercher à faire scissionner l’Israël sioniste, déjà fissuré, en avançant un programme internationaliste de lutte de classe.

Partout dans le monde, les ouvriers qui ont une conscience de classe doivent défendre le peuple palestinien contre les oppresseurs sionistes, et plus encore dans une véritable guerre. Il faut préparer dès aujourd’hui la  mobilisation de la puissance de la classe ouvrière contre les alliés impérialistes d’Israël. L’idée que les chefs de l’OTAN, qui ont bombardé Belgrade et Bagdad, puissent ou veuillent d’une manière ou d’une autre faire pression sur les bellicistes israéliens pour que ces derniers fassent des concessions est une dangereuse illusion. Les appels aux « observateurs » de l’ONU ou de l’Union européenne sont plus qu’inutiles. Ils observeront l’expansion israélienne en bonne et due forme, comme les « casques bleus » de l’ONU et les policiers de l’Union européenne l’ont fait au Liban et à Hébron. Si les « hommes d’Etat » européens et la bande à Bush à Washington peuvent objecter à telle ou telle provocation du gang Sharon, ils sont néanmoins tous complices dans l'assujettissement des Palestiniens qui se fait au travers du « processus de paix » bidon. Ils ont aussi livré des milliards de dollars en armements utilisés à mutiler et à assassiner des manifestants arabes sans défense, principalement des enfants. 

La défense de la population palestinienne assiégée demande une lutte internationaliste contre tous les gouvernements capitalistes, les impérialistes « démocratiques » et leurs satrapes semi-coloniaux. Cela veut dire surtout une lutte pour faire éclater Israël de l’intérieur, pour que les travailleurs hébraïques rompent avec le sionisme et se joignent à leurs frères et sœurs de classe palestiniens dans une lutte commune pour la révolution prolétarienne.


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