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mai 2019

L’arrestation de la dirigeante du Parti des Travailleurs algérien par le régime militaire menace toute la classe ouvrière 

Libérez Louisa Hanoune !

Jeudi 9 mai, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) algérien, a été convoquée devant le tribunal militaire de Blida à titre de témoin dans le cadre d’une enquête ouverte contre Saïd Bouteflika, frère du président déchu, ainsi que Mohamed Mediene alias « Toufik » et Athmane Tartag alias « Bashir », deux anciens chefs de la police secrète. Mais elle a ensuite été placée en détention préventive sous l’accusation non spécifiée « pour atteinte à l’autorité de l’Armée et complot contre l’autorité de l’Etat ». Cette arrestation arbitraire est une attaque directe aux droits des millions de personnes qui ont manifesté ce derniers temps et présage un durcissement du pouvoir militaire. La Ligue pour la Quatrième Internationale exige la libération immédiate de Louisa Hanoune !

Bien sûr: les réformistes sociaux-démocrates du PT ont bien souvent été des laquais des généraux, et Hanoune elle-même a côtoyé toutes sortes d’éléments douteuses –  non seulement le clan Bouteflika, mais également de hauts responsables du Fonds Monétaire International et les réactionnaires islamiques du FIS ! Mais le PT tente maintenant de se démarquer de Bouteflika et de faire croire aux travailleurs que la fédération corporatiste UGTA qui soumet les travailleurs à la tutelle de l’état capitaliste peut devenir un véritable organe de la classe ouvrière.

Les arrestations très sélectives ordonnées par Gaïd Salah des adeptes du régime, dont le général avait été un des principaux supports pendant 15 ans, sont des mesures cosmétiques visant à renforcer le « système ». Bien entendu, quiconque s’oppose aux élections présidentielles précipitées prévues pour le 4 juillet et organisées par d’autres copains de Bouteflika peut et sera accusé d’avoir « porté atteinte à l’autorité de l’État ». 

En outre, le 4 mai Hanoune avait rejeté l’offre de « dialogue » du chef de l’état-major de l’armée. Elle faisait alors référence aux offres de dialogue avec la « société civile » de part du général Al Sisi en Egypte avant et après qu’il avait renversé le président Morsi, pour ensuite arrêter des membres de partis politiques qui lui avaient appuyé. La dirigeante du PT avait aussi signalé la situation au Soudan, où l’armée a pris le pouvoir pendant des manifestations populaires et installé un conseil de transition pour la durée de deux ans (El Watan, 5 mai). Peu après ce discours, on a donné l’ordre d’exiger sa comparution devant le tribunal militaire. L’arrestation de Hanoune est donc une menace contre l’ensemble de la gauche et de la classe ouvrière.

Après les assauts de la police contre des travailleurs à Alger le 1er mai et après que des manifestations de masse contre le régime se soient poursuivies dans tout le pays pour le douzième vendredi consécutif, nous mettons en garde de nouveau sur le danger d’une répression militaire massive. Les masses algériennes ont besoin d’une direction trotskyste authentique luttant contre les illusions répandues qui visent gagner le corps des officiers à une « révolution » pacifique.  ■