décembre 2008  

Pour la défense révolutionnaire de Cuba !


Non aux Démocrates – Le parti de la guerre impérialiste de la Baie des
Cochons jusqu’à l’Irak ! Construisons un parti ouvrier révolutionnaire !

L’article qui suit a été traduit de The Internationalist n° 27, mai-juin 2008.

Le 5 juin, la 11ème Cour d’appel américaine, en Atlanta, a confirmé la condamnation des « Cinq Cubains ». Les peines de René González (15 ans) et Gerardo Hernández (deux peines d’emprisonnement à perpétuité plus 15 ans) ont été confirmées. En même temps, la commission des trois juges a ordonné la révision des condamnations des trois autres. Ramón Labañino (peine d’emprisonnement à perpétuité plus 18 ans), Fernando González (19 ans) et Antonio Guerrero (à vie plus 10 ans) doivent subir une nouvelle audience pour déterminer leurs peines qui se tiendra à Miami, notoirement infestée par les gusanos (« vers ») cubains, la vermine contre-révolutionnaire qui mène depuis des décennies une sale guerre terroriste contre le peuple cubain. Les Cinq n’ont commis aucun crime, ils ont plutôt héroïquement risqué leur vie pour défendre la révolution cubaine contre les attaques terroristes lancées à partir du territoire des États-Unis. Nous exigeons que les Cinq Cubains soient libérés, maintenant !

Pendant près d’une décennie, les Cinq Cubains ont été détenus dans plusieurs prisons fédérales à sécurité maximale en Floride, en Californie, Colorado, Kentucky et dans l’Indiana. Ils étaient parmi dix immigrants cubains arrêtés en septembre 1998 et accusés de faire partie d’un réseau d’espionnage cubain. À l’époque, les procureurs avaient présenté des preuves que les Cinq avaient infiltré l’organisation gusano Hermanos al Rescate (les Frères de la Rescousse) et d’autres groupes terroristes d’extrême-droite de Miami. Certains ont également été accusés de complot en vue de faire de l’espionnage. Comme il n’y avait aucune preuve qu’ils aient obtenus, ou même recherchés, des renseignements ou des secrets militaires des États-Unis, les procureurs ont lancé plus tard l’accusation additionnelle de complot en vue de commettre un meurtre. Selon les lois draconiennes des États-Unis sur la conspiration, on n’a pas besoin de présenter de preuves d’espionnage ou de meurtre réels, mais seulement un accord supposé (même implicite) pour commettre de tels actes.

Il ne fait aucun doute que les Cinq cherchaient à obtenir des informations sur les activités des terroristes gusanos de Miami, et qu’ils aient infiltrés avec succès certains de ces escadrons de la mort. Les informations qu’ils ont fourni à La Havane ont ensuite été transmises au gouvernement des États-Unis. Quand Washington n’a naturellement rien fait à cet égard (après tout, les États-Unis sont les commanditaires de ces mercenaires), les Cubains ont donné au New York Times les noms et adresses de ces assassins ainsi que les lieux de leurs camps d’entraînement paramilitaire. Le Times, qui se considère comme le phare de la presse impérialiste « libre mais responsable », n’a pas publié un mot à ce sujet, tout comme il avait supprimé les nouvelles de la préparation de l’invasion de la Baie des Cochons en 1961. Les Cinq auraient également recueilli des informations sur les activités militaires des États-Unis, mais toutes glanées de sources accessibles au public.

L’odyssée juridique des Cinq est une étude de cas de l’injustice capitaliste. Le procès de 2001 a eu lieu à Miami, résidence de 650 000 exilés cubains. La presse de droite a suscité une hystérie contre le gouvernement de Fidel Castro. Le président du jury a exprimé ouvertement sa haine du dirigeant cubain, et le jury a déclaré les accusés coupables sur l’ensemble des 26 chefs d’accusation, sans poser une seule question. En août 2005, trois juges de la 11ème Cour d’appel ont à l’unanimité annulé toutes les condamnations et ordonné un nouveau procès en raison de l’emplacement et de la publicité préjudiciables. Mais le gouvernement américain a fait appel de la décision à la plénière de la Cour, qui en novembre 2005 a rétabli les condamnations originales. La défense a alors fait appel, ce qui a conduit plus tard à la dernière décision par une autre commission de trois juges de cette cour.

Divers organismes des droits de l’homme ont fustigé le procès truqué et la persécution des Cinq Cubains. La Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme a dénoncé la détention arbitraire des prisonniers, et a fait appel aux États-Unis pour remédier à ces abus. Amnesty International a critiqué le refus des États-Unis d’accorder des visas aux épouses de René González et Gerardo Hernández afin qu’elles puissent rendre visite à leurs maris emprisonnés. Dix-huit lauréats du prix Nobel ont écrit au procureur général des États-Unis pour demander la libération des Cinq. Comme il était prévisible, Washington a fait la sourde oreille à tout cela, car les impérialistes Yankee sont toujours prêts à tout pour écraser la Révolution cubaine près d’un demi-siècle après que la guérilla de Castro ait renversé le dictateur corrompu soutenu par les États-Unis, Fulgencio Batista, le 1er janvier 1959.

Un certain nombre de défenseurs des Cinq cubains cherchent à passer sous silence la question des Hermanos al Rescate, dont deux avions ont été abattus par les pilotes des forces aériennes cubaines le 24 février 1996. Ils insistent qu’il n’y a pas de preuve que les Cinq aient « conspiré » pour abattre les avions des gusanos, ce qui est vrai. Mais en tant que trotskystes qui défendons Cuba contre l’impérialisme, nous défendons sans équivoque le fait d’avoir abattu les avions des Hermanos comme un acte de légitime défense. Les avions avaient violé l’espace aérien cubain ce jour-là et avaient fait la même chose à maintes reprises au cours des semaines précédentes. Un pilote des forces aériennes cubaines qui a infiltré le groupe Hermanos est retourné à Cuba pour dénoncer leurs activités provocatrices lors d’une conférence de presse la veille de l’incident. Les États-Unis était bien au courant de ces provocations éhontées. Une note interne du Département d’Etat avertissait  « qu’un de ces jours, les Cubains abattrons l’un de ces avions ». Le 24 février, les pilotes furent informés par le contrôle du trafic aérien cubain qu’ils étaient entrés dans un espace aérien interdit et qu’ils se mettaient ainsi en danger mortel. Le chef des Hermanos, le vétéran de la Baie des Cochons et “ex-”agent de la CIA José Basulto a répondu par un rire (il a survécu), et ils continuèrent.

Les États-Unis ont engagé une guerre implacable contre Cuba, depuis l’invasion de la Baie des Cochons en 1961 jusqu’aux centaines de complots pour assassiner Fidel Castro, en passant par l’embargo économique, en vigueur depuis des décennies, qui vise à affamer l’île afin de la contraindre à la soumission. Les attaques terroristes des gusanos ne pourraient pas avoir lieu sans la connaissance, et dans de nombreux cas, sans l’approbation explicite du gouvernement des États-Unis. Parmi ces crimes il y a les attentats à la bombe contre des hôtels et des sites touristiques de La Havane, le meurtre d’un diplomate cubain dans les rues de New York, la tentative d’attentat contre la mission cubaine auprès des Nations Unies, et la destruction d’un avion de Cubana Airlines en octobre 1976, qui a tué les 73 personnes à bord. Les auteurs de cette attaque, Orlando Bosch et Luis Posada Carriles, qui ont admis avoir organisé des attentats terroristes, se promènent librement dans les rues de Miami, protégés par les États-Unis, tandis que les cinq héros cubains sont emprisonnés pendant près d’une décennie.

Une manifestation à l’extérieur du Bâtiment Fédéral à New York contre la décision sur le cas des Cinq, le 6 juin 2008.
(Photo: Photojournalista)

Les libéraux bourgeois peuvent bien critiquer un procès truqué de façon flagrante, mais ils sont loin de défendre Cuba. Après tout, le démocrate John F. Kennedy a lancé l’invasion de la Baie des Cochons et ce fût l’administration démocrate de Bill Clinton qui a arrêté les Cinq Cubains. Tout récemment, le candidat démocrate présumé [élu président des États-Unis en novembre 2008, note du traducteur] Barack Obama, a prononcé un discours répugnant lors d’un déjeuner de la Fondation nationale cubano-américaine dans lequel il a vitupéré contre la « tyrannie » du régime castriste! Ceci d’un représentant de l’impérialisme américain qui maintient son infâme centre de torture à la base navale de Guantánamo qui a été volé de Cuba. Les défenseurs des Cinq Cubains qui s’orientent vers les élus du Parti Démocrate pour les aider quémandent en vain.

De même, Noam Chomsky et d’autres sommités libérales ont violemment dénoncé Cuba en 2003 quand il a emprisonné des dizaines de Cubains qui avaient eu des réunions avec les diplomates américains et qui recevaient des fonds américains, et exécuté plusieurs pirates qui avaient détourné un ferry. Les arrestations et le détournement du ferry ont eu lieu au lendemain de l’invasion américaine de l’Irak, lorsque le régime de Bush a utilisé sa stratégie de « choc et stupeur » de bombardements massifs pour semer la panique à Bagdad. Il ne fait aucun doute qu’il espérait ainsi provoquer une vague de « gens en radeau » qui sortiraient de Cuba à la mer des Caraïbes. Honteusement, divers groupes opportunistes soi-disant socialistes, des réformistes sans ambages de l’International Socialist Organization jusqu’aux centristes pseudo-trotskystes de la Spartacist League, se sont joint aux hauts cris libéraux à un moment crucial où il était du devoir de tous les révolutionnaires de rester à leur poste en défense de Cuba.

L’Internationalist Group et la Ligue pour la Quatrième Internationale s’opposent à la peine de mort à Cuba, comme nous le faisons aux États-Unis et dans le monde entier. Nous avons dénoncé dans les années 90 le procès-spectacle stalinien du général Arnaldo Ochoa, lequel faisait partie d’un effort visant à gagner la faveur des États-Unis dans la « guerre contre la drogue ». Mais l’exécution des pirates du ferry était une question élémentaire de défense militaire contre un acte de guerre contre-révolutionnaire, auquel il était nécessaire de donner une réponse ferme. Certains des premiers appels pour les Cinq Cubains cherchaient un terrain d’entente avec les États-Unis contre le « terrorisme ». Pourtant, le gouvernement des États-Unis est de loin le plus grand commanditaire du terrorisme d’État dans le monde, dont une grande partie est dirigée contre Cuba. En effet, les Cinq ont été arrêtés peu de temps après  que le gouvernement cubain ait remis des informations qu’ils avaient rassemblés sur les activités terroristes gusanos aux États-Unis. La réponse prévisible de Washington a été d’arrêter les messagers, et non pas les terroristes.

Nous, trotskystes, défendons l’État ouvrier cubain bureaucratiquement déformé contre l’impérialisme – d’abord et avant tout les impérialistes américains, mais également contre leurs homologues espagnol, britannique et canadien – tout en luttant pour une révolution politique prolétarienne pour évincer la bureaucratie et défendre les acquis de la Révolution cubaine contre le danger de contre-révolution de l’intérieur et de l’extérieur. Ce n’est pas un secret que des éléments importants de la bureaucratie cubaine aimeraient négocier un accord avec Washington. Pourtant, les impérialistes américains ont montré très clairement qu’ils ne sont pas intéressés le moins du monde par la « coexistence pacifique » avec un État ouvrier cubain, et que toute restauration du capitalisme sur l’île sera une affaire sanglante. Avec le départ à la retraite de Fidel Castro et son remplacement par son frère Raúl à la barre, les impérialistes chercheront à intensifier la pression sur l’île assiégée.

La clé pour une défense révolutionnaire des Cinq cubains est la lutte pour étendre la révolution au niveau international. Il est nécessaire de rompre avec toutes les partis capitalistes de la guerre et de la contre-révolution; de forger des partis d’avant-garde léninistes-trotskystes de la classe ouvrière aux Etats-Unis, à Cuba et dans le monde entier; et de mobiliser le mouvement ouvrier, les minorités raciales opprimées et tous les opposants à l’impérialisme à l’intérieur des États-Unis en défense de Cuba. Les Cinq Cubains comprennent le lien entre la lutte pour leur liberté et celle des autres prisonniers de la guerre de classe aux États-Unis, y compris Mumia Abu-Jamal et Leonard Peltier. Nous exigeons que les Cinq Cubains soient libérés immédiatement et retournés à Cuba où ils seront accueillis à juste titre comme des héros. Nous exigeons que Posada Carriles et Bosch soient extradés vers Cuba pour subir leur procès devant un jury composés de parents de leurs victimes. Nous exigeons la liberté maintenant pour Mumia Abu-Jamal et Leonard Peltier ! Et nous exigeons que la base navale de Guantánamo soit retournée à Cuba et que les détenus de cet infâme centre de torture impérialiste soient libérés ! n


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