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août 2008

Pour la mobilisation ouvrière contre la brutalité policière !

Montréal-Nord en flammes :
révolte de la jeunesse immigrante


Montréal-Nord investi par une armée de flics, face à face avec les résidents dans la nuit du 10 août.
(Photo: David Boily/La Presse)

Le 9 août dernier, un beau samedi ensoleillé, un policier et une policière sortent de leur auto patrouille pour entrer dans le parc Henri-Bourassa dans le quartier multiethnique et paupérisé de Montréal-Nord. Le parc est rempli de familles, un groupe de jeunes joue paisiblement aux dés. Le policier pointe l’un des jeunes hommes, Danny Villanueva, un immigrant âgé de 22 ans originaire du Honduras, qui refuse de se rapprocher, en disant « Je n'ai rien fait de mal, tu ne peux pas m'arrêter ». Irrités, les flics le saisissent et l’accotent sur le capot de leur auto ; il résiste. Ensuite ils le prennent par le cou et le jettent par terre. Le frère de Danny, Fredy Villanueva, agé de 18 ans, s’approche en criant, « Arrêtez, arrêtez. Laissez mon frère ». Soudain, un des policiers sort son revolver et tire à bout pourtant, frappant Fredy avec trois projectiles à la poitrine. Un autre jeune reçoit une balle dans l’épaule et est paralysé ; un troisième est atteint au bras. Fredy tombe à terre dans une marre de sang, la police empêche sa sœur de l’aider. Il décède à l’hôpital à cause de la perte du sang. C’était une exécution, purement  et simplement. Les flics sont des assassins racistes.

Le lendemain il y a peu de réaction, aucune déclaration de la part de la police ou de la mairie. Dans le quartier par contre, il se produit une indignation tous azimuts contre le meurtre policier de « Pipo », aimé par tout le monde, un étudiant en mécanique sans aucun antécédent judiciaire, dont le « crime » était de vouloir se porter à la défense de son frère ainé. Une marche de protestation d’une cinquantaine de personnes dans la soirée se termine dans le calme, mais peu après la révolte éclate parmi les jeunes immigrés et issus de l’immigration. Quelqu’un mit le feu aux poubelles dans une rue. Les pompiers arrivent mais se retirent sous une pluie de pierres et de bouteilles. Après un certain temps, pendant lequel les feux se multiplient,  la brigade anti-émeutes intervient ; frappant sur leurs boucliers avec les matraques, ils chargent un groupe de résidents qui ne faisaient que regarder. Une armée de 500 policiers s’est mobilisée pour encercler le quartier. La colère se répand et des centaines de résidents sortent dans la rue pour exprimer leur colère. Au cours des heures suivantes, huit voitures seront incendiées devant la caserne des pompiers, une auto-patrouille endommagée et plusieurs commerces saccagés.

C’est alors que les autorités réagissent. Le maire, Gérald Tremblay, déclara : « Je ne tolérerai pas que des individus commettent des gestes de violence de la sorte. Je ne tolérerai pas que des policiers soient victimes d'atteintes physiques ». Sur le sort du jeune Fredy, assassiné par les flics, pas un mot.

Funerailles de Fredy Villanueva, le 14 août. Sa mère, Lilian Villanueva, derrière le cercueil avec l’image de « Pipo ». La famille soulignait la solidarité de tous les communautés, la moitié de l’assistance était des haïtiens. (Photo: André Pichette/La Presse)

L’ « émeute » a donné la preuve du ras-le-bol envers la brutalité policière, le racisme et la discrimination systématique au niveau de l’emploi que subissent bon nombre d’immigrés et leurs descendants à Montréal tout comme dans le reste du Québec et du Canada. Le directeur du Service de la Police de la Ville de Montréal (SPVM) Yvan Delorme l’a admis : « Les événements d'hier étaient une rébellion contre l'ensemble du système» (La Presse, 14 août). Montréal-Nord est un quartier de 85 000 habitants, dont 40% vivent sous le seuil de pauvreté et ou le taux officiel de chômage est de 12% comparativement à 8% pour l’ensemble du Québec. On y retrouve une forte proportion d’immigrés d’origine haïtienne et latino-américaine. Les médias bourgeois, comme La Presse, le Journal de Montréal et Le Devoir, ont bien sûr dépensé beaucoup d’encre pour dénoncer la «violence» des jeunes «émeutiers», mais ils n’ont pu conserver complètement le silence sur le racisme et la brutalité policière. Il y a eu un grand nombre de témoignages d’habitants de Montréal-Nord sur la réalité du harcèlement policier constant et de la discrimination à l’embauche qui sont le lot des jeunes immigrés de ce quartier, mais aussi un peu partout dans la région montréalaise.

Le parallèle avec la situation des banlieues françaises, qui ont connu des évènements semblables mais sur une période de temps beaucoup plus longue en novembre 2005, est tout à fait saisissant. Dans les deux cas, il y a un phénomène d’exclusion sociale, de profilage racial et de racisme systématique envers des populations immigrantes et leurs descendants qui sont associées en bloc par la bourgeoisie à la délinquance et au phénomène des gangs de rues. La Presse nous offre un tour du monde des gangs : de Toronto à Los Angeles, Paris et Londres. Seuls inconvénients : Fredy Villanueva n’était membre d’aucun gang, mais au contraire, le modèle même du bon enfant qui ne toucherait à personne.  Parmi les statistiques publiées à la suite des évènements, on apprend que le taux de criminalité en Montréal-Nord est plus bas que le taux moyen de la région montréalaise : 53 par 1 000 adolescents impliqués dans des affaires de délinquance dans l’arrondissement, en comparaison avec 62 pour toute la région.

En réalité, les autorités et la presse capitalistes font le profilage raciste de tout le quartier, ce qui explique en partie l’explosion de colère. Les résidents du quartier connu comme « le Bronx » montréalais se plaignent que dans les derniers mois, « les rats » (la police) les poursuivent dans le cadre du « projet Eclipse ». C’est une unité mobile de 66 officiers, crée par le SPVM en juin, soi-disant pour combattre les gangs de rue. Les organismes communautaires disent que la répression s’intensifie et la tension monte depuis l’arrivée de ces policiers. Il y a là un parallèle avec la ville de New York, où les meurtres policiers les plus notoires ont été produit par des unités spéciales, l’Unité de crimes de la rue dans le cas du jeune immigré Amadou Diallou, criblé à la porte de son domicile par 41 balles policières en 1999, et l’escouade de surveillance des clubs dans le cas de Sean Bell, abattu lors d’une fusillade de 50 balles policières en 2006. Et la fouille de Danny Villanueva alors qu’il ne faisait rien que jouer aux dés correspondait au modèle de répression « tolérance zéro » de l’ancien maire new-yorkais Rudolph Giuliani.

Le Ministre de la justice du gouvernement libéral québécois de Jean Charest, Jacques Dupuis, proclame pieusement que « les citoyens ne veulent pas vivre dans un État policier », qu’il ne faudrait pas avoir « des détecteurs de métal dans les écoles » comme à New York, et « si on avait cette graine de banlieue française ici, on n’en serait pas là » (Journal de Québec, 15 août). Mais quelques jours après, la police de Montréal annonce qu’elle aurait arrêtée 35 « vandales » après avoir placé sur le site web du SPVM les photos de 170 personnes soupçonnées de participation dans les « émeutes », et qu’elle enverra 20 agents additionnels du projet « Eclipse » pour patrouiller Montréal-Nord. L’Etat policier est déjà arrivé dans ce quartier.


C’est ça, le visage de l’Ëtat policier ! La police anti-émeute cherche à intimider la population de
Montréal-Nord, le 10 août dernier.
(Photo: David Boily/La Presse)

Cependant, dix jours après les évènements la Sûreté du Québec, qui mène l’ « investigation » officielle, refuse de dire si elle avait interrogé les deux policiers impliqués dans la mort de Fredy Villanueva ! L’impunité de l’appareil répressif de l’État bourgeois au Québec saute aux yeux. Le président de la Fraternité des Policiers de Montréal, le « syndicat » des flics montréalais, Yves Francoeur, a fait une sortie publique contre la supposée « mollesse » de la direction du Service de Police de Montréal dans cette affaire et a réclamé pour les policiers des pouvoirs accrus en matière de répression.  Ce n’est guère surprenant quand ce genre de déclaration est fait par des représentants de la classe dirigeante capitaliste.

Il faut rappeler aussi que Fredy Villanueva n’est que le dernier (pour l’instant) d’une longue série de meurtres racistes perpétrés par la police de Montréal, le 43ème en 22 ans selon le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP). Selon le journaliste Henry Aubin, de janvier 2005 et septembre 2007, quelques 53 personnes sont morts lors des interventions policières au Québec (Montreal Gazette, 8 septembre 2007, cité dans le reportage en profondeur « Combien d’émeutes est-ce que ça va prendre ? » publié sur le site de Montréal-Nord Républik, 26 août). Et après l’expérience de l’occupation du quartier par la police pendant ces derniers mois, quelques résidents du quartier ont remarqués qu’ils ne se sentaient plus comme s’ils vivraient dans le Bronx, mais plutôt comme à Baghdad !

Le maire de l’arrondissement de Montréal-Nord, Marcel Parent, a quant lui prétendu que tout va bien dans son quartier et que les évènements du 10 août ne sont qu’un cas isolé. Pas un mot bien sûr concernant le racisme, la pauvreté et le harcèlement policier. Citant son attitude arrogante, deux cent personnes, dirigées par le groupe local Montréal-Nord Républik, ont manifesté lors de la séance du conseil de l’arrondissement le 20 août pour réclamer la démission de Parent. C’est la première de leur plate-forme de cinq revendications, qui inclut aussi « une enquête publique et indépendante sur la mort de Fredy Villanueva », « la fin des pratiques abusives de la police » et « la reconnaissance du principe selon lequel tant qu’il y aura de l’insécurité économique, il y aura de l’insécurité sociale » (du tracte du M-NR, « La brèche est ouverte à Montréal-Nord », 18 août). Il faut saluer cette initiative pour organiser une riposte des résidents de ce quartier de pauvres et de prolétaires en même temps que nous luttons pour mobiliser la solidarité de classe dans toute la région. Mais il faut mettre en garde aussi contre les illusions, en soulignant qu’aucune instance de l’État capitaliste ne pourra mener une enquête vraiment indépendante et qu’il faudrait une révolution pour mettre fin à la pauvreté et la brutalité policière qui sert à l’imposer.

Par contre, comment qualifier le fait qu’un parti comme Québec Solidaire, qui se prétend de «gauche», publie un communiqué de son porte-parole Françoise David qui commence, « Les violences qui se sont déroulées dans les rues de Montréal-Nord hier soir sont inacceptables » ? C’est le même langage du maire Gérard Tremblay, qui déclarait : « Je ne tolérerai pas que des individus commettent des gestes de violence de la sorte ». Non seulement Québec Solidaire dénonçait les jeunes révoltés, et même s’il critiquait le chômage, les discriminations et le démantèlement des services publics, il ne disait pas un traître mot sur la brutalité policière ! (Tout au plus QS se prononce pudiquement pour « que la lumière soit faite sur les circonstances ayant mené à la mort du jeune Freddy Villanueva samedi dernier ». Avec ces propos dégoûtants, QS, qui se veut le porte-voix des « démunis » de la société, tout en évitant toute référence à la classe ouvrière dans sa plateforme, jure sa loyauté à sa bourgeoisie, à son appareil répressif et au système capitaliste.

Le reste du communiqué de QS contient des phrases générales et vagues sur la question du racisme, de la discrimination et de la pauvreté vécus par la population immigrante de Montréal-Nord, mais sans bien sûr présenter la moindre perspective de lutte. Les différents collectifs supposément anticapitalistes de QS, comme  Socialisme International et Gauche Socialiste, ne semblent guère embarrassés par ce communiqué odieux. Après tout il faut bien maintenir à tout prix l’unité de la « gauche » ! GS, quant à elle, sort une toute petite note sur le site web de La Gauche citant le communiqué de Québec Solidaire, comme introduction à des articles de leurs confrères de la Ligue Communiste Révolutionnaire en France au sujet des révoltes des banlieues en 2005 et 2007. Seulement à l’époque, la LCR n’a pratiquement rien fait pour défendre les immigrés des banlieues. En 2005 elle se contentait avec une petite mobilisation aux Tuileries, dans le cœur bourgeois de Paris, au lieu d’organiser des marches de solidarité dans les quartiers envahis par la police pour se placer entre les flics meurtriers et les résidents des cités (logements publics). En même temps, leur article rétrospectif critique la « surmédiatisation des images d’incendie » (Rouge 12 octobre 2006).

Grève dans l’hôtellerie québécoise, avec sa forte composante de travailleurs immigrant-e-s. (Ici à Holiday Inn Longueil, le 7 juillet.) Il faut mobiliser la défense ouvrière-immigrée contre la violence policière. (Photo: CSN)

Tous les réformistes et front-populistes petit-bourgeois veulent prendre leurs distances face aux « violences » de la révolte de la jeunesse d’origine immigrante. Les révolutionnaires prolétariens, par contre, expriment leur compréhension pour les jeunes, désespérés et totalement isolés, qui saisissaient tout qui était à la portée de la main pour faire écouter leur cri de rage entièrement justifié. Nous conseillons aux révoltés que ce n’est pas en attaquant le dépanneur du coin ou des camions de pompiers qu’on peut mettre fin à l’oppression de la flicaille, il faut s’en prendre au système capitaliste que les policiers meurtriers sont voués à protéger contre ses victimes. Il faudrait faire appel aux syndicats pour former des brigades de défense ouvrière et immigrée pour aller au secours des résidents des quartiers occupés par la police raciste. Bien sûr, la très grande majorité des bureaucrates se placeront plutôt du côté de la police, ce qui donnera une preuve de plus de la fonction de courroie de transmission pour le capitalisme de la bureaucratie syndicale. Mais même une minorité décidée de travailleurs québécois disposés à défendre leurs camarades de classe immigrés aura un impact énorme et pourra empêcher le déferlement de la violence policière.

Le Parti Communiste du Québec a publié une déclaration (15 août) rédigée par son chef André Parizeau qui loue « la justesse des propositions soumises par Québec solidaire » (au sein duquel le PCQ est un « collectif dûment reconnu ») mais qui, contrairement à QS, a dénoncé la brutalité policière. En même temps il répète en bonne partie le discours des autorités municipales sur la nécessité de « pacifier » le quartier de Montréal-Nord. Qui plus est, Parizeau appelle pour « une gestion démocratique de nos forces policières », pour  « rendre les forces de police redevables » non seulement devant les autorités politiques « mais aussi devant l'ensemble des autres éluEs ». Il y mentionne entre autres qu’un gouvernement de gauche devrait faire « un bon ménage dans tous les services policiers ». Le chef du parti « communiste » perpétue ainsi le vieux mythe réformiste, démoli par Lénine dans L’État et la Révolution sur la possibilité (fausse) de faire fonctionner les institutions de l’État capitaliste, dont la police, dans l’intérêt de la classe ouvrière. La police est déjà bien « redevable », devant son vrai maître, la classe capitaliste.

Quelques jours après, et après que son plaidoyer pour la démocratisation de la police ait été vivement critiqué sur le site du CMAQ, Parizeau revient sur sa rêverie réformiste avec un deuxième article, avec comme titre « La police est-elle réformable ?... » Sa réponse : carrément « Oui. » Notre réplique, est celle de tout marxiste révolutionnaire : décidément « Non ». C’était Karl Marx qui concluait de l’expérience de la Commune de Paris que « la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine d'État et de la faire fonctionner pour son propre compte » (de La guerre civile en France). Toute l’histoire ultérieure lui a donné raison. Salvador Allende au Chili pensait que la police et l’armée étaient réformables, et il a nommé un certain Augusto Pinochet Ministre de la Défense. Le coup d’état du 11 septembre 1973 en fût le résultat. La nomination d’un ombudsman pour investiguer la police comme en Ontario, serait-il « un bon pas dans la bonne direction », comme l’affirme A. Parizeau ? Pas du tout disent les jeunes noirs de Toronto dans un reportage de La Presse (23 août), qui fait état d’au moins deux raids où la police aurait arrêté plus de cent personnes chaque fois. Contrairement à ce que pense le très mal-nommé Parti Communiste du Québec, la terreur policière est inhérente au système capitaliste et ce ne sont pas quelques réformes qui vont y changer quoi que ce soit.

De leur côté les anarchistes de la NEFAC adoptent une position plus critique, notamment envers la brutalité policière, mais dans la pratique ils ne font que suivre Montréal-Nord Républik. Ils n’avancent pas non plus de perspective de lutte basée sur la puissance de la classe ouvrière, seule force capable de mettre en échec les attaques féroces et acharnées des capitalistes contre nos acquis sociaux et nos droits démocratiques fondamentaux. Même musique chez les maoïstes du Parti Communiste Révolutionnaire, avec le piquant additionnel d’une comparaison avec la « révolution culturelle » en Chine ! Déclareront-ils Montréal-Nord l’avant-garde de la révolution canadienne, tout comme son prédécesseur Action Socialiste considérait la « lutte armée » des Mohawks de Kanehsatake comme déterminant pour « l'élaboration de la ligne stratégique » du maoïsme canadien ? Il fallait absolument mobiliser la classe ouvrière québécoise, travailleurs immigrés et autochtones inclus, pour défendre les Warriors Mohawks et les droits des Autochtones contre l’armée canadienne et la Sûreté du Québec. De la même manière, il faut lutter pour l’indépendance du Québec en même temps que nous luttons contre toutes les fractions de la bourgeoisie, fédéraliste et « souverainiste ». Mais c’est une révolution ouvrière à la tête de tous les opprimés dont nous avons besoin, dans le cadre d’une fédération socialiste de l’Amérique du Nord – francophone, anglophone et hispanophone à la fois, avec des droits égaux pour toutes les langues autochtones et des immigrés.

Les léninistes-trotskystes de la Ligue pour la Quatrième Internationale mettent de l’avant une perspective de lutte qui fait appel à la puissance de la classe ouvrière organisée pour combattre le racisme, la discrimination et la répression policière que subissent quotidiennement les immigrants de Montréal-Nord et de l’ensemble du Québec et du Canada. Le mouvement ouvrier doit prendre fait et cause pour ces opprimés et lutter sans délai pour l’amélioration constante de leurs conditions de vie et de travail. Le silence actuel des centrales syndicales au sujet des récents évènements de Montréal-Nord les rend complices de la répression. Tout comme en France lors de la révolte des banlieues de novembre 2005, les bureaucrates syndicaux démontrent leur loyauté envers « leur » classe dirigeante et sa rhétorique de la loi et de l’ordre qui seraient supposément menacés par les jeunes « délinquants ». Et comme en France aussi, la gauche réformiste (y compris l’« extrême gauche » d’antan) n’offre pas une stratégie ni des mots d’ordre capables d’englober la colère de Montréal-Nord et de conduire à la prise de pouvoir par les travailleurs.

Une revendication primordiale à défendre dans ce contexte est l’échelle mobile des salaires et des heures de travail pour résoudre la question clef du chômage. Comme l’exprimait le révolutionnaire russe Léon Trotsky dans le Programme de Transition de la Quatrième Internationale en 1938, lutter pour répartir le travail entre tous les travailleurs disponibles sans perte de salaires préfigurera aussi l’économie planifiée socialiste. Nous luttons aussi pour les pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrés. Et nous insistons sur lexclusion de la police du mouvement ouvrier en tant que bras armé du capital : flics hors des syndicats ! Pour mener à bien les luttes des travailleurs et de tous les opprimés et exploités, il faut surtout construire un parti ouvrier révolutionnaire basé sur les enseignements de Marx, Engels, Lénine et Trotsky, en tant que section d’une Quatrième Internationale reforgée. Un tel parti rassemblerait l’avant-garde prolétarienne, la partie la plus consciente et la plus avancée de la classe ouvrière, pour diriger jusqu’au bout la lutte pour la révolution socialiste au Québec et à l’échelle internationale. C’est ainsi qu’on finira avec la brutalité policière inhérente au système capitaliste de misère, d’oppression et d’exploitation sans fin. n


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